Hugo le Clech, jeune navigateur de 20 ans, licencié à la Société des régates de Térénez, a intégré l’équipe de France Junior de 470 en septembre 2020. Son ambition : participer aux JO de Paris en 2024 aux côtés de sa coéquipière Colombe Julia.
Le 22 décembre 2020, la municipalité de Plougasnou a signé avec Hugo
le Clech une convention pluriannuelle pour l’aider à financer son entraînement en équipe de France au Portugal. En contrepartie, Hugo viendra présenter aux élèves de Plougasnou sa passion, son parcours, les exigences et les joies d’un sport qu’ils seront amenés à pratiquer eux même au cours de leur scolarité au sein des établissements scolaires de la commune.
Hugo recevra de la municipalité 2 500 € par an pendant les 4 ans qui le séparent des Jeux olympiques de Paris, soit en tout 10 000 €.
Comment as-tu compris que la voile était une vraie passion ?
Je suis issu d’une famille de marins, mon père faisait de la course au large, aujourd’hui, il est “boat captain” pour la team Charal. J’ai tiré mes premiers bords à l’âge de deux ans en Caravelle avec mes parents. Ça aide à faire naître des vocations, une configuration familiale pareille !
Mon père qui connait bien les contraintes de la voile m’a plutôt encouragé à faire un sport collectif, comme le basket. Je me souviens, il m’avait dit “C’est bien, c’est pas cher, t’as juste une paire de baskets à acheter et hop !”. Sauf que je me suis assez vite rendu compte de ma vocation. Un jour, je lui ai dit “Papa, je veux faire de la voile”. Curieusement, il n’a pas été surpris ! Ma mère encore moins, d’ailleurs elle a joué un rôle primordial dans mon orientation vers la section Sport Études.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Au début, je naviguais en Optimist, “les petites caisses à savon”, puis je suis passé au 420, et là, j’ai eu envie de rentrer au Pôle Espoir à Brest (structure de l’Adonnante, Sports Études avec le lycée Kerichen), j’y ai passé trois ans, j’ai eu des bons résultats. La première année, on a fait quatrièmes au championnat d’Europe Jeune, ça nous a permis de continuer, l’année d’après au championnat d’Europe Senior, avec des plus vieux que nous, on a fait neuvièmes, la dernière année, on a fait un top 15 mondial, c’est comme ça que j’ai réussi à passer en 470. A cette époque là, je naviguais en équipage garçon.
C’est comment de naviguer avec Colombe ?
Alors, déjà, on n’est pas un équipage tout à fait ordinaire : souvent, ce sont les garçons qui sont équipiers, parce qu’il faut beaucoup de force et avoir un poids suffisant. Moi, j’ai plutôt un profil de barreur.
Comme on peut faire usage de sa force physique, l’équipier a le droit de se décrocher de sa ceinture de trapèze, de donner des coups de bassin pour faire gonfler les voiles, et pour ça, il fallait que je trouve une fille qui ait vraiment le gabarit et aussi le poids suffisant pour être performants ensemble. Si on n’a pas le poids optimum, le bateau ne peut pas être au top de ses capacités.
En équipe de France, sur les trois équipages sélectionnés il y a deux équipages avec une barreuse et un équipier, on est le seul équipage qui a inversé les rôles !
Qui peut prétendre à participer aux JO ?
Il faut participer aux Championnats du monde et se qualifier chaque année ; c’est pour ça qu’on a des entraînements très intenses. On sera au taquet pour 2021, 2022 et 2023.
Peux-tu nous décrire ton emploi du temps en période d’ entrainement ?
Déjà, on a un sacré voyage à faire pour rejoindre la côte sud du Portugal. On a 24 heures de route qu’on fait en camion avec grande remorque qui transporte le zodiac de l’entraîneur, deux 470 de chaque côté et un au dessus du zodiac.
On se relaie au volant avec le coach. Il faut des permis spéciaux, j’ai le permis B, je suis en train de passer le permis E (le permis remorque) absolument nécessaire !
Une fois qu’on est arrivé là bas, pendant un mois on a un emploi du temps réglé comme du papier à musique : après le petite déjeuner, on attaque la prépa physique toute la matinée, ensuite on déjeune, puis on va sur l’eau, trois à quatre heures de nav’. Le soir on s’occupe de faire des réglages, de réparer les petites casses. Enfin, on dîne, on débriefe et ensuite, on est tellement épuisés qu’on va se coucher !
J’étais un peu fatigué quand je suis rentré à la maison pour les fêtes !