Visite dans un jardin d’Eden

Mercredi, je suis allée à la rencontre d’Édith Vigné. Elle m’a invitée dans ce qu’elle appelle son “jardin de poche”. Ce lieu singulier est aussi le siège de son entreprise {éden paysages}.

J’aime donner la parole à ces acteurs du territoire, vous savez, ceux qui sont un peu atypiques, qui ont des parcours de vie étonnants, qui s’investissent dans leur entreprise tout en conservant leurs valeurs. Édith en fait partie. Elle aime la nature, elle entend la respecter dans sa vie personnelle comme dans son activité professionnelle. Elle aime les gens aussi. Et puis, ses valeurs, ce sont aussi les miennes. Avec Édith, on se comprend.

Un parcours atypique

La nature dans ses racines

Édith est originaire de la région parisienne. Pourtant, elle a un attachement très fort pour la nature. Quand elle était petite, elle passait toutes ses vacances chez ses grands-parents en Corrèze, à courir la campagne, à se baigner dans les rivières en culotte, à rouler jusqu’en bas des collines en saluant les vaches en passant.

Édith en 1983 fait sa cueillette quelque-part dans le Massif des Monédières en Corrèze.

Avec son grand-père, à Noël, elle allait couper le sapin : “On faisait attention à en choisir un qui était en doublon et suffisamment grand pour laisser les plus jeunes pousser”.
Édith ramassait toutes sortes de végétaux rigolos, doux ou simplement jolis pour en faire des petites compositions, des sortes de maquettes de jardins miniatures avec des boites à godasses. “C’était la liberté absolue en plus de correspondre à mes premières émotions de nature !”.
Les bonnes choses ont une fin comme dit l’adage ! Il fallait toujours rentrer à la maison pour l’école…

Une vie entre Paris et l’Occitanie

Édith pense d’abord s’orienter vers le métier d’urbaniste. À la fac, elle choisit Sciences Éco avec une spécialité Développement Durable, puis finalement prend le virage de l’enseignement en poursuivant son cursus universitaire par une licence de Science de l’Éducation. Elle rentre à l’IUFM. Une fois le concours d’instit’ en poche, elle choisit de quitter Paris. Pour son premier poste, elle demande Montpellier, Grenoble et Nîmes : les trois villes présentent des avantages certains, montagne, mer, campagne à proximité, c’est pas mal ! Et puis Édith a vraiment envie de quitter Paris, parce qu’avec un salaire de prof, c’est pas simple et qu’en plus, les grandes étendues de verdure lui manquent vraiment.

Finalement, elle est nommée à Nîmes : “Au début, j’étais un peu déçue. J’ai même eu un peu de mal à m’y faire : les paysages changent peu au fil des saisons.” Elle y reste quand même 15 ans, elle y pratique son métier d’enseignante avec passion. Parallèlement, elle travaille les techniques plastiques à l’atelier de peinture de Pascal Thouvenin pendant 7 ans et ressent un besoin grandissant de créer, de laisser une trace.
En 2010, elle rencontre Pascal (il vit en Bretagne !), elle quitte tout : le boulot, les amis, l’Occitanie. C’est le grand virage !

L’arrivée en Bretagne : une nouvelle orientation professionnelle

Édith prend une année de disponibilité qu’elle consacre à la réflexion. Elle fait le point sur ses aptitudes, sur son besoin d’apprendre de nouvelles choses, sur le panel de formations qui s’offre à elle : “Je m’intéressais beaucoup à l’architecture, l’urbanisme, ça m’attirait beaucoup, mais j’avais fait des études universitaires, il me manquait le côté manuel”.
Édith choisit finalement les espaces verts et s’oriente vers un Bac pro Aménagement paysager, une formation qu’elle suit à la Maison Familiale Rurale de Plabennec. Son Bac pro en poche, elle est embauchée dans l’une des trois entreprises qui l’avaient accueillie pour ses stages d’étude : “Là, j’ai appris à faire une terrasse, à construire un mur, à manier les matériaux. Mais la dimension paysagère et créative était quasi absente. J’ai fait six mois et j’ai décidé de ne pas continuer”.

Le jardin de poche d’Édith Vigné est beau en toutes saisons.

“Si je dois créer quelque chose, c’est maintenant !”

L’aventure Eden Paysage

Fin 2015, sa décision est prise. Son absence de références lui semble être problématique. Elle projette de partir faire un tour de France des copains, en leur proposant la création de leurs jardins pour constituer son book. Finalement, elle n’a même pas l’occasion d’entreprendre ce voyage ; les commandes sont immédiates : “Ça été très vite : j’ai fait les démarches de création d’Eden Paysage et j’ai eu une première cliente, quasiment tout de suite ! Et puis le bouche à oreille a fait le reste.”.
Les professionnels de l’entretien paysager de Carantec jouent le jeu et lui envoient des clients pour des demandes de conception et création paysagère. Elle présente les projets “à l’ancienne” qu’elle dessine au crayon de papier et colore à l’aquarelle. C’est authentique, naturel et cette approche – aux antipodes de la 3D assez froide – plaît aux nombreux passionnés de Carantec.

Un positionnement responsable

Est-ce son positionnement responsable qui la mène à la réussite ? Ce qui est certain, c’est que son approche écologique et humaine est à l’origine de son succès. Édith se fournit chez des pépinières locales : Vert’Tige pour les plantes d’ombre (Louargat), Le Jardin de Gwen (Lanmeur) pour les vivaces, Les Pépinières Roué pour la terre de bruyère (Plouigneau), Rouxel et Lepage (Côtes d’Armor) pour les gros sujets et Kerisnel (Saint-Pol-de-Léon). Elle recommande volontiers les boutiques de design du coin, comme Arte Diem pour le mobilier d’extérieur (Lire l’article d’Édith sur le site d’Arte Diem), L’Île aux Dames ou La Passerelle (à Carantec) pour la décoration.
L’écologie est une évidence, elle travaille sans aucun produit chimique. Elle constate que ses clients sont réceptifs à ses méthodes : “Mes clients ont compris que le jardin n’a pas besoin d’être aussi rangé et propre que le salon !”.
Elle a adhéré au Syndicat Professionnel du Paysage et à La Société Française des Jardins Japonais, elle se rend sur des salons, se forme à la taille en transparence et constate que les choses sont en train de changer, que des solutions plus écologiques se mettent en place.
Cette année, Édith renforce les rangs : elle accueillera très bientôt un jeune stagiaire en alternance : il est tout aussi passionné qu’elle !

Édith utilise des paillages de cosses de sarrasin pour maintenir la fraîcheur et l’humidité du sol. Édith aime leur côté esthétique et leurs qualités végétales.


Dans la bibliothèque d’Édith

Les mains dans la terre – Camille Muller. Ed. Ulmer
Relire Hopper
Ed. Réunion des Musées Nationaux
Tout est jardin – Ossart + Maurières. Ed. Ulmer
Portrait d’un homme heureux. André le Nôtre 1613 – 1700
Ed. Poche Folio
Zao Wou-Ki, Carnets de voyages – 1948 – 1952.
Ed. Albin Michel
La jeune fille à la perle – Tracy Chevalier.
Ed. Poche Folio


Petit manuel Facebook à l’usage des entreprises : la visibilité

La reprise, c’est pour bientôt ! C’est le moment de bien soigner votre communication ou de vous y mettre si vous étiez jusque-là réfractaire.

J’ai à mon actif la gestion de plus de quinze pages Facebook. J’utilise cet outil tous les jours, je le connais bien. En ces temps si particuliers, j’ai eu envie d’apporter ma contribution et mon soutien sous forme de conseils.

La semaine dernière, je vous ai donné quelques clés pour bien organiser vos contenus sur Facebook, pour leur donner du sens. Pour la majorité d’entre vous, vous avez bien saisi le fonctionnement global de Facebook. Je vous apporte aujourd’hui un peu de lumière quant à ses subtilités ; elles donneront à votre page une dimension plus professionnelle. Et en ce moment, être professionnel, c’est vraiment vital !

Soigner votre image, être visible

Choisir votre photo de profil

. Privilégiez votre logo pour la photo de profil de votre page. Vous allez peut-être constater que votre logo ressort mal dans un cercle, qu’une partie est coupée ; c’est tout l’intérêt d’ailleurs de faire appel à un professionnel pour la création de votre logo ; il veillera à ce qu’il soit compatible pour tous les supports, ou vous livrera différentes versions pour chacun d’eux.
En exemple ici à gauche, le logo de La Maison à Saint-Pol-de-Léon que j’ai dessiné. Remarquez que le logo sur fond coloré sort bien mieux qu’un logo sur fond blanc ; il attire l’œil et donc potentiellement le clic. N’hésitez pas à demander à votre agence deux versions de votre logo : une sur fond blanc, une autre sur fond coloré.


. Évitez de mettre une photo de votre boutique ou de vos produits , la taille prévue par Facebook à cet emplacement dévalorisera votre espace et aura tendance à créer le doute. Par exemple, si vous vendez des lunettes, évitez de mettre une photo de modèles. Ça ne pose en rien vos spécificités, ni votre identité (des lunettes, on en vend chez tous les opticiens, même si les modèles que vous proposez sont différents, la photo est bien trop petite pour que les internautes s’en rendent compte !).

. Si vous vous travaillez seul, vous pouvez choisir l’option du portrait. Après tout, votre entreprise, c’est vous. Veillez à choisir une photo plutôt sympa qui mette en valeur vos qualités (en bref, évitez les photos de lendemain de fête ou d’après épisode gastro).
Si vous êtes plus d’un dans l’entreprise, le mieux est d’utiliser votre logo.


Choisir une photo de couverture

. Là, en revanche, on a une taille intéressante d’image ; vous pouvez y mettre la photo d’un produit ou de votre boutique. Mon conseil, changez-la régulièrement, ça se remarque, ça crée du buzz, ça peut être l’occasion de parler d’un nouveau produit.

Un exemple des bonnes pratiques : le logo en photo de profil, une photo plus globale en couverture. Elle donne le ton, l’ambiance, vise à mettre le ou les produits en avant. Ne vous dévalorisez pas si vos photos n’égalent pas celles d’une grande marque… ce qui compte, c’est de respecter les bonnes pratiques et de limiter la casse en matière de choix de photo. Appelez-moi si vous avez besoin d’un conseil !

. Vous pouvez également faire passer un message et composer une photo avec du texte. Mais attention, ça doit rester une accroche, je vous déconseille d’en écrire des tartines, personne ne lira parce que ce sera too much et trop petit ! Un bon exemple : “-30% sur Mellow Yellow jusqu’au 5 juin”. Utilisez les petits outils de modification d’image de votre smartphone, ça peut suffire si vous veillez à écrire gros et que vous choisissez une typo bien lisible !

Un exemple avec la boutique de prêt à porter morlaisienne ATTITUDE qui profite de ce grand espace de couverture pour proposer une offre commerciale.

Gagner en audience

Créer votre nom d’utilisateur

. Ce nom va servir aux autres utilisateurs de Facebook pour vous citer dans leurs publications et créer un lien vers votre page. Une fois publié, votre texte courant apparaît en noir, les liens vers d’autres pages en bleu. Cette différenciation de couleurs permet aux lecteurs de repérer immédiatement les liens, et par conséquent de les amener à cliquer dessus. Si vous n’avez pas le “nom d’utilisateur”, le lien ne peut pas se faire.

. Il se trouve juste en dessous de votre nom de page, en haut à gauche. Cliquez sur “créer un nom d’utilisateur de Page @”. Attention au nom choisi pour votre page ! “Je suis allée déjeuner au Tempo, le burger était fabuleux !” Si votre nom de page est Le Tempo, vous allez vous retrouver avec des phrases vraiment pas terribles du type : “Je suis allée à Le Tempo, le burger était fabuleux !”.

. Pas d’espaces dans votre nom d’utilisateur. Par exemple : MementoAssurances. Vous pouvez utiliser des majuscules, pour une lecture plus facile, mais ce n’est vraiment pas obligatoire.


Citer les pages de vos amis en utilisant le nom d’utilisateur

. Vous souhaitez citer une entreprise partenaire ; c’est mieux si elle a son nom d’utilisateur.
. Commencez à rédiger votre texte, puis indiquez à Facebook que vous allez citer une autre page en appuyant sur la touche @ de votre clavier, puis en indiquant le début du nom d’utilisateur de la page que vous souhaitez citer. Ici, j’ai commencé un post avec la ferme intention de citer le magasin Maison, j’ai juste tapé les première lettres, un menu se déroule avec plusieurs propositions détectées. Je repère la page (le logo noir, vous vous souvenez ? Il est bien visible aussi dans cette liste, facile à repérer !), je clique dessus et le tour est joué : je continue de rédiger le texte de ma publication, je publie.


Utilisez le #

Vous avez surement déjà repéré une liste de mots (souvent indiqués en fin de post). Ils correspondent à des thématiques, des catégories. A quoi ça sert ?
D’abord ça peut permettre d’ajouter de la clarté au message. Par exemple dans le post suivant, j’ai indiqué #plougasnou #patrimoine #explorateur. Le premier # indique à mon lecteur que le travail évoqué dans mon texte concerne la commune de Plougasnou, le second donne une information sur le thème, le dernier sur la cible.

Ensuite, le # est un lien ; concrètement, ça veut dire que c’est cliquable. Si vous cliquez sur le #plougasnou, Facebook va vous proposer toutes les pages qui parlent de Plougasnou :

C’est de la visibilité en plus, donc !

Vous avez surement repéré des pages où il y a beaucoup de #. Je vous le déconseille. Les # à outrance vont attirer de nouveaux likes, mais qui ne seront pas très intéressants pour vous. Si vous voulez développer une clientèle “qualifiée” (C’est à dire, une clientèle potentiellement susceptible de venir consommer chez vous), choisissez plutôt quelques mots pertinents qui permettront à votre lecteur de vous situer. Vous vous souvenez des rédactions quand vous étiez à l’école ? On vous a sans doute appris comme à moi à situer le contexte dans vos introductions en répondant aux questions QUI ? QUOI ? OÙ ? Et bien sur Facebook, c’est pareil ! Les # peuvent vous permettre de définir en un coup d’œil ce contexte.

#Burger #Morlaix #RecetteFromage
Ces # apportent un complément d’information à votre publication et disent que votre restaurant propose aujourd’hui des burgers, que c’est à Morlaix et qu’aujourd’hui, la recette s’adresse plutôt aux amoureux du fromage.


Invitez vos amis à liker votre page

. Rendez-vous dans la colonne de droite, jusqu’à ce que vous tombiez sur l’encart ” Communauté”. Ça ressemble à ça :

Cliquez sur “invitez des amis”, puis déroulez le menu, cliquez sur “tous mes amis” puis cochez à droite “Tout sélectionner”. Enfin, validez votre demande en cliquant sur “Envoyer des invitations”.

Tous vos amis sont cochés à droite. Vous avez également la possibilité de trier en sélectionnant ceux que vous souhaitez inviter. C’est plus long et un peu rébarbatif, mais parfois préférable.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! C’est déjà assez dense !

Une question, un conseil ? Appelez-moi, ou envoyez-moi un petit mail.
Je prendrai le temps d’une réponse personnalisée.

Petit manuel Facebook à l’usage des entreprises : les contenus

Bon, on a bien compris qu’en temps de pandémie, c’est essentiel de garder le lien avec l’extérieur en particulier si on est une entreprise… et ça le sera d’autant plus à la sortie du confinement. 

Si vous hésitez encore, c’est le moment d’y aller, et en particulier sur Facebook. Pourquoi Facebook ?
Et bien d’abord, c’est gratuit, et en ce moment, encore plus que d’habitude, le facteur économique est à prendre en considération. Ensuite parce que Facebook reste le premier réseau social du monde en terme de fréquentation. Autant dire qu’il est incontournable !


Utilisateurs actifs par réseau social dans le monde au 3e trimestre 2019

  • Facebook : 2,449 milliards par mois
  • YouTube : 2 milliards par mois
  • Instagram : 1 milliard par mois
  • Pinterest : 322 millions par mois
  • LinkedIn : 310 millions par mois

Chiffres issus des rapports d’activités de chaque réseau social et rapport We Are Social.


“Je n’aime pas ça”, “c’est contraignant”, “c’est risqué”, “Je ne sais pas quoi publier”, “Je n’ai pas le temps”…
C’est souvent le grand saut vers un univers inconnu qui nous fait douter, repousser et remettre à plus tard cette tâche qu’on perçoit sur le moment comme dantesque et décourageante.
Allez, pas de panique, vous allez voir, Facebook, ce n’est pas si compliqué !


Les règles fondamentales de la communication sur Facebook

Règle n° 1 : le ton rédactionnel

Comment s’adresser à vos clients sur Facebook ? « Vous » ou « Tu » ?

. En mode « cool », vous tutoyez vos lecteurs. Ca peut fonctionner mais attention, pas dans tous les cas. Si vos clients appartiennent à votre communauté, n’hésitez pas. Pour un festival de musiques actuelles, une épicerie bio, par exemple. Je cite souvent l’exemple de l’Épicerie des Jeannette ; elles s’adressent à leurs clients en utilisant le tutoiement.

Qui sont-ils ? Ce sont des gens engagés, qui se reconnaissent et se parlent dans les rayons du magasin, sont fiers (et à juste titre) de participer à une activité économique responsable. On pourrait presque dire qu’ils appartiennent à une famille. Dans ces conditions bien particulières, le tutoiement apporte indéniablement quelque chose.

…mais attention !

. Dans l’immense majorité des cas, il est préférable de vous adresser à vos clients en utilisant le « vous ». Ça ne signifiera pas que vous êtes distant ou snob, juste que vous appliquez votre relation clients à Facebook. Autrement dit, si vous vouvoyez une bonne majorité d’entre eux dans le monde réel, alors facilitez-vous la tâche : adoptez le « vous » aussi sur les réseaux sociaux.

En bref, définissez votre cible. Qui sont vos clients ? Si vous pensez qu’ils sont de tous horizons sociaux, économiques, politiques : évitez de vous adresser à eux de manière familière.

En ce moment, restez positifs ! (Mais en temps normal aussi !)

Évitez de vous lamenter, démontrez votre capacité à vous battre, ne perdez pas de vue que toutes les entreprises françaises sont touchées par la situation économique actuelle et que vos clients vivent aussi des situations difficiles. Au contraire, ayez le discours de l’empathie et de la solidarité, démontrez à vos clients que vous pensez à eux.


Règles n° 2 : trouver une stratégie

Trouver des thématiques de publication : comment s’organiser ? 

Définissez une ligne éditoriale en notant les différentes thématiques que vous pouvez aborder sur votre page Facebook. Par exemple, le lundi, vous faites un post qui va parler d’un nouveau produit, le mercredi, vous mettez un de vos clients à l’honneur, le vendredi, vous évoquez vos valeurs.
N’en faites pas une obligation, faites preuve de souplesse, si vous avez un sujet urgent à traiter, faites-le bien entendu ! Et si vous ne savez pas comment faire, appelez-moi ou envoyez-moi un mail.

L’idée de la ligne directrice n’est pas de devenir contraignante, elle est là pour vous aider à trouver des thématiques et à être régulier dans vos publications.
Au bout d’un moment, vous n’aurez même plus besoin de vous référer à votre plan de départ, ça viendra naturellement !

Le tout est d’y penser ! Si vous avez peur d’oublier, mettez une alarme sur votre agenda.


Règles n°3 : choisir des photos pertinentes

Veillez à en ajouter à votre publication, les posts accompagnés d’images attirent l’œil, mais attention, elles doivent être en relation avec le post ! Evitez de mettre le chat du voisin si vous parlez de votre activité professionnelle. Ou rédigez en fonction si vous y voyez un lien : “Vous avez vu comme il est bien, là au soleil ? Nous aussi finalement, on profite du soleil, en attendant de vous retrouver très bientôt à la réouverture du magasin !

Pensez à demander des autorisations d’utilisation d’images à vos fournisseurs ; leur photos sont de bonne qualité, et eux sont en général ravis de les voir circuler sur la toile. Evitez d’utiliser des images qui ne vous appartiennent pas.


Pour résumer

  • Soyez régulier, préparez deux posts minimum par semaine, si vous vous sentez l’âme d’un communiquant, n’ayez pas peur d’en faire davantage.
  • Adressez-vous à vos clients comme vous vous adressez à eux dans la vraie vie.
  • Définissez votre ligne éditoriale : lundi : sujet n°1, mercredi : sujet n°2 etc.
  • Ayez un discours positif, montrez que vous êtes dynamique
  • Ajoutez toujours de l’image à votre publication.

La semaine prochaine, je me penche sur la technique et les fonctionnalités de Facebook.

Bon courage à tous, portez-vous bien !

Entreprises et Covid 19 : comment communiquer en temps de crise ?

Garder le lien, en temps de crise, c’est essentiel !


Déjà en temps normal, ce n’est pas toujours simple de trouver le bon ton, d’établir une stratégie éditoriale sensée, et même pour les professionnels de la com, croyez-moi : parler de soi, c’est toujours difficile, on a peur de paraître nul, de sembler prétentieux aux yeux des lecteurs, de traiter des sujets superficiels.
Et en temps de pandémie planétaire, alors ? Que faire ?
Voici quelques pistes de travail pour bien gérer votre communication digitale en ces temps si particuliers.

Les objectifs :

  • Garder le lien avec vos clients
  • Conserver votre image dynamique
  • Continuer votre activité économique en vous adaptant

Les messages à faire passer, ceux des valeurs que vous portez :

  • La bienveillance : vous pensez aux autres.
  • La dynamique : vous êtes toujours là et vous avez la pêche.
  • La détermination : votre entreprise a des valeurs, vous comptez bien les conserver, voire les améliorer.

Conseil pour bien communiquer en temps de crise

Sur votre site web

> Pensez à mettre sur votre page d’accueil un message qui montre que vous êtes sensible à la situation, que vous pensez toujours à vos clients, en adoptant un ton sympathique, en rédigeant des phases simples et sans chichis.

> Mettez à jour vos actualités : vous avez mis en place un système de vente à distance ? Vous avez un projet pour la réouverture ? Vous avez fait un don à une association, aux soignants ? Faites-le savoir ! En plus, la régularité des publications d’actus, c’est vital pour le référencement de votre site, et ce n’est vraiment pas le moment de perdre des places dans les moteurs de recherche !

Sur les réseaux sociaux

> Continuez dans la régularité de vos posts, comme avant la crise. Le silence, ça peut faire peur. Montrez que vous êtes là, que vous êtes toujours dynamique en dépit des circonstances.

> N’ayez pas peur du “flop”, ne vous découragez pas si vous n’avez obtenus que 3 likes, ne perdez pas de vue que ce qui compte, c’est l’image globale que vous allez véhiculer et que vos followers ne s’intéressent pas au succès de vos publications, mais à vos publications dans leur ensemble.

> N’ayez pas peur de sortir un peu de votre sujet habituel, du moment que vous rattachez votre thème de publication à votre activité professionnelle. Par ex : “J’ai mis en place un compost dans le jardin, ça m’a amené à réfléchir à ma manière de consommer et de trier mes déchets dans l’entreprise, je compte mettre en place telle chose ou telle autre pour être encore plus responsable !”

> Mettez votre équipe à contribution : c’est bon le moral des troupes et ça montre à vos clients que même en temps de crise, vous êtes toujours soudés et que vous gérez ce moment ensemble.

> N’ayez pas peur de vous dévoiler un peu sur le plan personnel : votre entreprise, c’est VOUS !

> Montrez que le sort des autres entreprises vous préoccupe aussi en partageant leurs posts sur votre page. C’est preuve que vous faites preuve d’empathie.

> N’ayez pas peur de faire des propositions commerciales. Après tout, vous avez une entreprise à faire tourner, le tout est de trouver le bon ton rédactionnel pour éviter d’être perçu(e) comme une(e) opportuniste. Adoptez un ton dynamique et sympathique : “On maintient le cap ! Pour tenir le coup tous ensemble, nous vous proposons une gamme de produits à commander sans modération” .
Pensez aux # qui peuvent apporter de la clarté à votre intention : #JeConsommeLocal #SolidaireAvecMesCommerçants

Les règles de publication de bases à respecter encore plus

> N’en écrivez pas des tartines : un message bref, concis, direct, vaut toujours mieux qu’un long discours

> Écrivez toujours un peu de texte, même si vous partagez le post de quelqu’un d’autre : c’est important d’expliquer à vos followers pourquoi vous partagez cette publication. Tirez parti des publications des autres pour communiquer sur vos valeurs. Par exemple : “Je suis allée chercher mon panier de légumes à la ferme de K qui a su s’adapter à la crise. #JeConsommeLocal”.

> Relisez-vous avant de cliquer sur le bouton “publier”.

> Faites usage des # et citez des pages dans vos posts en utilisant le @. Vous augmenterez votre audience.

> Évitez les emojis à outrance : un petit de temps en temps pour ponctuer la lecture, donner du rythme, c’est bien, trop, c’est comme tout, c’est indigeste.

> Conservez la régularité dans vos posts.

Quelques exemples à suivre !

Ils ont attiré mon attention, rendez-vous sur la page Facebook de ces commerces qui communiquent avec simplicité et efficacité !

L’épicerie des Jeannette . Morlaix
L’épicerie des Jeannettes à Morlaix (On leur souhaite d’ailleurs plein de courage pour guérir vite !). On donne de l’information en adoptant un style rédactionnel simple, en donnant envie avec des jolies photos des produits.
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La Cave des Jacobins . Morlaix
La Cave des Jacobins : la cave s’adapte à une nouvelle manière de faire ses achats : elle le fait savoir avec un message sympa et détendu et une photo d’Armel Moisan en tenue de combat. L’humour fait du bien aussi en ces temps troublés, pensez-y !
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Arte Diem . Morlaix
Arte Diem : l’entreprise montre que la situation des autres la préoccupe, véhicule un message d’empathie tout en rappelant par le visuel, son intervention en matière de design au Camping des Mouettes.
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Nouvelle Vague . Carantec
Le Salon Nouvelle vague à Carantec montre sa détermination. Karine Pennors met son équipe à contribution dans un petit film amusant, accompagné d’un texte bienveillant à destination de la clientèle.
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Un petit coup de main ?

Je me tiens à votre disposition si vous avez besoin d’aide, ou d’un prestataire pour assurer votre communication. Je continue à travailler, nous pouvons échanger par mail ou par visioconférence.

Prenez soin de vous, restez chez vous !

Chancerelle, entreprise du patrimoine vivant

La conserverie Chancerelle, deuxième employeur à Douarnenez (après le centre hospitalier), a fêté ses 165 ans en 2018, une année qui marque aussi le dépôt du dossier EPV (comprenez “Entreprise du Patrimoine Vivant”), obtenu en juillet 2019. À cette occasion, je me suis rendue à l’usine Chancerelle, pour une découverte passionnante de ce patrimoine industriel.

Pour expliquer cette labellisation EPV, il faut remonter assez loin dans le temps, au début de l’ère industrielle.

La conserverie de poisson, une activité ancienne

Au XIXe siècle, autour de Nantes et de Bordeaux, s’installe une puissante industrie alimentaire. La traite des noirs est désormais interdite (l’esclavage est aboli en 1848), Nantes, dont le commerce triangulaire a fait la prospérité, doit se reconvertir, la France est en pleine révolution industrielle, les paysages urbains se transforment.

Autour de Nantes, trois catégories d’industries alimentaires font leur apparition : les raffineries de sucre (la sucrerie de canne Say est fondée à Nantes en 1812, aujourd’hui connue sous le nom de Béghin Say), les biscuiteries (Biscuiterie Nantaise, LU) et les conserveries (Saupiquet, Chancerelle).
La conserverie de la sardine existe déjà avant le XIXe siècle. Sur le littoral breton, on prépare la sardine confite, cuite au beurre dans de grands pots de grès. Ce procédé ne permet alors qu’un mois de conservation, et encore, c’est un peu contesté. Autour de la Méditerranée, la sardine est cuite dans l’huile d’olive, italienne, car elle ne dénature pas le goût du poisson, à l’inverse de l’huile d’olive de Provence.
Petit à petit, les modes de conservation s’améliorent comme en témoignent les écrits d’Antoine Parmentier : l’extrait de viande peut se conserver plusieurs années s’il est contenu dans des boîtes en fer blanc*.

* Recherches sur les végétaux nourrissants qui, dans les temps de disette, peuvent remplacer les aliments ordinaires. Avec de nouvelles observations sur la culture des pommes de terre , Paris, Imprimerie royale, 1781.

L’appertisation, une révolution pour la conservation des denrées alimentaires

En 1795, Appert invente le premier procédé de conservation longue durée. Il est relayé très rapidement par Colin, confiseur spécialisé dans la friture au beurre de la sardine. Le principe est simple : les aliments sont déposés dans un bocal en verre, fermé par un bouchon de liège, cuits au bain-marie.
En 1824, Colin (seconde génération) agrandit les ateliers, se développe, remplace le beurre par l’huile d’olive. Quatre ans plus tard (1828), Laurent et Robert Chancerelle créent leur première conserverie à Nantes.

L’autoclave est inventé en 1852 ; les aliments sont placés dans des boîtes en fer blanc, fermées hermétiquement, cuits à la vapeur (comme dans une cocotte-minute) ; il permet enfin une stérilisation véritablement efficace. C’est à ce moment-là que la production de sardine devient industrielle et non plus artisanale.

L’autoclave du XIXe s’est modernisé depuis mais sa forme et ses grands principes de fonctionnement ont peu changé.

Ce film muet datant de 1912 donne de précieuses informations sur la conserve, l’appertisation, le sertissage.

Est-ce cette géniale invention qui conduit Robert Chancerelle à fonder la maison Chancerelle à Douarnenez en 1853 ? C’est probable.
À Douarnenez, les sardines prennent le nom de “flèches d’argent”, les sardinières de “penn sardin” (têtes de sardines), parce qu’on les identifie facilement à leur coiffe. Elles font la renommée des conserves de Douarnenez.

Au début du XXe siècle, les Penn Sardin travaillent sur une chaîne statique. Aujourd’hui, elle est mécanisée. Le savoir-faire et le geste restent inchangés de nos jours, néanmoins la mécanisation des chaînes permet d’améliorer les conditions de travail et la rentabilité.

A la fin du XIXe siècle, Douarnenez compte 32 conserveries. Les hommes travaillent en mer, à la pêche, les femmes, à l’usine, préparent les produits et les mettent en boîte.
Le savoir-faire n’a guère changé depuis : on met en boîte de la même manière, on éviscère toujours à la main, une technique que la Maison Chancerelle est fière de présenter comme unique : le poisson n’est pas abimé, ce qui explique d’ailleurs une présentation parfaite des sardines dans les boîtes Connétable.

Les critères pour devenir Entreprise du Patrimoine Vivant

Nous avons rencontré Laurence Blanlœil, responsable des relations publiques et relations presse chez Chancerelle.
Les critères que nous avons mis en avant sont l’ancienneté ; l’héritage d’une entreprise de père en fils, les capitaux de l’entreprise appartiennent toujours à la famille Chancerelle ; le savoir-faire ancestral : le geste est toujours le même, un coup de main unique.”

 « Nous rejoignons ainsi les 1 400 entreprises qui partagent nos valeurs en conciliant la tradition et l’innovation, le travail et la passion, le patrimoine et l’avenir. A travers ce label, nous participons également à notre échelle au rayonnement économique de la région Bretagne. » 

Jean-François Hug, Président de la Maison Chancerelle

Voyez le reportage de France 3 Bretagne :

Obtenir le label EPV, comment ça se passe ?

L’organisme EPV a effectué deux visites sur le site de la Maison Chancerelle ; l’objectif de ces visites est d’observer le processus de fabrication, le savoir-faire. En retour, l’entreprise constitue un dossier de photos familiales, de coupures de presse, d’archives. Pour Chancerelle, c’est après six mois d’étude que l’entreprise a obtenu le label.
Les trois personnes qui sont venues en observation chez nous n’en revenaient pas que tout se fasse à la main encore aujourd’hui, que l’humain soit si présent dans une chaine de production moderne”.

Concrètement, l’EPV, qu’est-ce que ça peut apporter à une entreprise ?

En externe, c’est appuyer la notoriété de l’entreprise, de ses savoir-faire, des marques et produits qu’elle commercialise. L’EPV est un gage d’excellence, le consommateur ne peut qu’y être sensible. C’est donc aussi une manière de se démarquer de la concurrence.

En interne, c’est faire valoir aux salariés que leur savoir-faire est reconnu, que le succès de l’entreprise repose aussi sur leurs compétences.
Il y a chez Chancerelle une culture d’entreprise très marquée qui se transmet de génération en génération, un sentiment d’appartenance et une grande fierté chez les plus anciennes. Elles ont passé leur vie au sein de l’entreprise, elles transmettent leur savoir aux plus jeunes, comme autrefois. Pour preuve d’ailleurs, il y a un très faible taux de turnover.
Pour l’occasion, l’entreprise a offert a chacun de ses salariés une boîte de sardines qui porte les couleurs du label, une manière de saluer la qualité du travail réalisé” conclut Laurence Blanlœil.

Le chantier naval Jézéquel Entreprise du patrimoine vivant

Le Kein Vor II, le J25 du “Marquis”, construit au Chantier ©Violaine Pierret – Carantec – 2017


Les entreprises, leur histoire, leurs acteurs participent à l’attractivité du territoire au même titre que le tourisme, la qualité de vie, le tissu associatif, le patrimoine…
J’ai souvent évoqué, dans mes articles et dans la présentation de ce site, la nécessité d’aborder le territoire sous l’angle de la globalité.
Au Chantier Naval Jézéquel, la connexion entre économie et patrimoine est évidente.


J’ai une affection particulière pour la famille Jézéquel qui m’a confié à plusieurs reprises le travail de communication de cette entreprise familiale de renom. Le chantier naval Jézéquel a bâti sa réputation sur un savoir-faire transmis de père en fils depuis quatre générations. Il est aujourd’hui situé en bordure de rivière à Saint-François (Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix), mais il est reconnu comme un chantier carantécois, car c’est dans ce petit port du Nord Finistère que l’essentiel de son histoire s’est jouée.
Lorsque j’ai travaillé sur la réalisation du site web du chantier, j’ai épluché avec Françoise Jézéquel un carton rempli de trésors correspondant à un siècle d’histoire, une ancienneté qui a valut au chantier d’obtenir en 2017 le Label Entreprises du Patrimoine Vivant.

Qu’est-ce que l’EPV ?

Le label d’État Entreprise du Patrimoine Vivant est la seule distinction qui vient récompenser et encourager l’excellence française, reposant sur la maîtrise avancée de savoir-faire rares, renommés ou ancestraux.
Le label est né en 2005, les premières labellisations ont été attribuées en 2006. En France, 1 400 entreprises portent les couleurs de ce label.*

*à découvrir bientôt sur le blog, mon reportage sur la maison Chancerelle, sardinerie de Douarnenez, qui a obtenu le label EPV en juillet 2019

Un siècle de savoir-faire au Chantier Jézéquel

L’histoire de ce chantier commence pendant la guerre de 14-18, très loin des côtes finistériennes, au milieu de la mer Égée, sur l’île de Corfou (en Grèce). Alain Jézéquel s’est engagé dans l’armée, il est charpentier ; on l’affecte à la réparation des bateaux. Il y rencontre Eugène Moguérou, un Carantécois. A la fin de la guerre, ils sont amis, ils partagent la même passion de la mer et des bateaux, il décident de s’associer.

Du bateau à usage professionnel au bateau de loisir

La pêche et le transport légumier sont des préoccupations vitales en ce premier tiers du XXe siècle. Le savoir-faire du chantier s’oriente essentiellement vers la construction à usage professionnel. La voile de plaisance se développe en baie de Morlaix ; Eugène Moguérou décide d’orienter son chantier vers la construction de voiliers, un choix qui sera superbement développé par la famille Jézéquel.

Carantec – Le Port 1927 – Le hangar qui fait partie aujoud’hui du paysage n’existe pas encore mais on devine la silhouette d’une coque en construction.

D’Alain à Jean-Marie, quatre générations de constructeurs

Au chantier débute une ère de construction navale de loisirs. Brix, Dervin, Sergent, Cornu, ces architectes navals de renom verront leurs plans se concrétiser dans ce petit chantier carantécois. Alain (première génération) a depuis déjà longtemps transmis la fièvre à son fils Georges. En 1937, Georges (seconde génération) commence son apprentissage ; il reprend les rênes du chantier en 1952. Lui aussi transmet à son fils Alain (troisième génération) la passion de la construction navale. Après l’école, Alain s’initie – sous l’œil attentif de son père – à ses premiers apprentissages : calfatage sur des caisses de bois, pose des rondelles sur les pointes de rivets, puis participe de plus en plus activement aux chantiers. Il construit avec son père le cotre Bonne Espérance, dessiné par son frère Olivier, puis des unités de la série Prima, des Dauphin.
En 1985, il reprend le chantier et construit des canots de 4,10 m, des Cat Boat, des Cormoran, des Bernache etc

La famille Jézéquel est une famille de marins, une tribu de passionnés. Jean-Marie (quatrième génération), né en 1986, navigue très jeune avec son grand-père et son père. Naturellement, il s’oriente vers le métier, en passant d’abord un CAP filière bois et matériaux associés, et en faisant parallèlement son apprentissage au chantier familial.

2017 : le chantier obtient le label Entreprise du Patrimoine Vivant

Jean-Marie reprend l’entreprise en 2016 et monte un dossier de demande de labellisation EPV. Un an plus tard, l’exception du savoir-faire du chantier est reconnue.

C’est une vraie reconnaissance, une marque de qualité et un gage de pérennité dans ce métier qui devient rare. J’en suis très heureux, c’est une grande satisfaction sur un plan professionnel bien sûr, mais aussi familial.”

Sans nul doute, le Chantier Jézéquel produit des unités d’exception. La qualité est restée la même, le métier a su rester authentique, la passion et le savoir-faire ont traversé les décennies, avec le même soin, la même excellence.
Le chantier fait d’ailleurs l’objet de nombreux articles dans la revue spécialisée dans le patrimoine maritime Le Chasse Marée.

A quoi sert cette labellisation ?

Faire partie des EPV, c’est aussi évidemment participer à la conservation du Patrimoine, voire des Monuments Historiques. Le Chantier Naval Jézéquel s’est vu confier à plusieurs reprises la restauration de navires classés. Histoire singulière, Phébus, construit en 1932 au chantier, y revient en 2005 dans un état dramatique :

« Restaurer un bateau classé Monuments Historiques nécessite un savoir-faire ancestral, et une connaissance infaillible de la construction navale traditionnelle. Quand on restaure un voilier classé, on a une grosse responsabilité ! Et c’est sans aucun doute cette passation de savoir-faire qui permet tout cela !.”

1932, Phébus, dessiné par l’architecte Victor Brix, sort du Chantier. © Archives familiales
Retour au Chantier en 2005 : trois ans de travail seront nécessaires à sa remise en état. © Archives familiales
2005, les dégâts sont considérables.
© Archives familiales
Trois ans et quelques milliers d’heures de travail plus tard, Phébus retrouve son élément. Il est remis à l’eau en 2008.
© Archives familiales

Vers la continuité

C’est aussi ce savoir-faire d’exception qui permet aujourd’hui la mise en chantier d’un nouveau Cormoran, dessiné par Olivier Jézéquel qui devrait pouvoir naviguer au printemps 2020.
Cette construction originale et néanmoins approuvée par la jauge a d’ailleurs fait l’objet d’un article dans la revue Chasse-Marée.

L’implantation de Citroën à Rennes

Ci-dessus, la Janais. Photographie prise le 26 janvier 1963 par Heurtier. L’Ami 6 est la première voiture fabriquée à Rennes. Source : portail documentaire du musée de Bretagne

On l’a vu récemment dans la presse, la Région Bretagne fait campagne pour inciter à “passer à l’ouest”, changer de vie, travailler autrement, dans un cadre différent. Elle met le paquet sur l’attractivité du territoire. Elle a des atouts culturels, elle offre une qualité de vie exceptionnelle, elle est riche en entreprises innovantes. Dans le domaine industriel en particulier, la Bretagne compte aujourd’hui parmi les régions les plus dynamiques de France.
Retour sur l’histoire récente de l’industrie en Bretagne.


Citroën en Bretagne, la genèse

Au début des années 50, presque tous les constructeurs automobiles français ont leurs usines en région parisienne. Citroën a déjà implanté à Rennes une usine de caoutchouc et de roulements à billes : la Barre-Thomas (1953).

A partir de 1955, l’Etat impose la construction des nouvelles usines en province, avec avantages financiers à la clé. La Bretagne fait partie d’un vaste programme de développement économique : le plan d’aménagement et de modernisation de la région s’élève à 200 milliards d’anciens francs. Seulement, on hésite, car la Bretagne est excentrée ; les infrastructures pour rallier la capitale sont insuffisantes, les trains sont particulièrement lents (pas plus de 100 km/h au début des années 60 entre Rennes et Paris !). Lorsque Citroën cherche un lieu d’implantation, Reims, Amiens, Châlons-sur-Marne et Rennes se portent candidates.
En fin de sélection, c’est Reims contre Rennes.

La région Bretagne a des atouts : elle a de la main d’œuvre à proposer. Le terrain sélectionné est idéalement situé en périphérie, sur une surface gigantesque et quasiment plate : un gros avantage qui évite des travaux de terrassement particulièrement coûteux. Et puis Pierre Bercot, le patron de Citroën a des attaches dans le Finistère. Sa préférence va naturellement à Rennes.

La proximité de la Barre-Thomas jouera également en faveur de la décision finale.

1960, installation de Citroën à La Janais

L’usine de la Janais en 1961, la première usine Citroën implantée en province.
Source Inventaire général, ADAGP

Une concentration de toutes les compétences

En 1960, l’usine de la Janais est inaugurée par le Général de Gaulle. L’année suivante débute la production de l’Ami 6, puis de l’Ami 8 et de l’Ami Super (une version plus puissante de l’Ami 8). C’est une usine de carrosserie et de montage hyper moderne. Le dessin, la conception et la fabrication se font à la Janais, une fierté pour les Bretons qui y travaillent. Dans le reportage suivant (INA), on met l’accent sur la qualité de la main d’œuvre bretonne et sur les opportunités d’emploi : “Mais savez-vous que ces voitures sont l’exemple type du produit breton ?” , “En 1969, 60% des employés sont bretons, et parmi les Parisiens embauchés à l’usine, 30 % sont d’origine bretonne.”
Citroën devient le premier employeur privé de l’agglomération rennaise

Une main d’œuvre d’ouvriers paysans

Beaucoup d’ouvriers sont aussi paysans. Les conditions de travail et la production à la ferme sont bien souvent difficiles, l’agriculture bretonne n’est pas au plus haut de sa forme. Avoir plusieurs emplois est une opportunité pour s’en sortir. Certains abandonnent la ferme pour trouver une stabilité à l’usine Citroën, d’autres combinent les deux emplois en mettant de côté, pour tenter de donner un second souffle à l’exploitation et investir dans du matériel.
Cette main d’œuvre est très appréciée des dirigeants de Citroën : les paysans sont fiables, ils ont des connaissances dans de nombreux domaines, ils sont courageux, ils s’adaptent très facilement.

Une vidéo très intéressante sur les ouvriers paysans de la Janais

L’usine de la Janais en quelques chiffres

  • 24 ha de site industriel
  • 20 km de routes et pistes intérieures
  • 18 voies ferrées pour acheminer les véhicules sur une grand ligne
  • 1 200 véhicules produits aux débuts de l’usine en 1961
  • 6 000 salariés en 1967
  • 14 000 salariés au début des années 80
  • 9 936 salariés en 2000
L’Ami 8, la GS et la Dyane sont produites sur le site de la Janais.

Sources

  • Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne : en savoir +
  • Portail documentaire du musée de Bretagne et de l’écomusée du pays de Rennes : en savoir +
  • Archives de PSA Peugeot Citroën : en savoir +

Bleuenn Seveno, designer textile bretonne

J’ai longuement discuté un soir avec Bleuenn, au Tempo*. Elle avait lu l’un de mes articles de blog, je crois qu’elle s’est un peu reconnue aussi dans mon histoire personnelle. Elle m’a parlé de patrimoine, d’héritage culturel, de sa vie, de son histoire et de l’influence du patrimoine breton dans son travail. On a décidé de se revoir pour échanger plus longuement.

*Le Tempo est un restaurant-bar situé sur le port de Morlaix. On y mange bien, on y fait toujours de belles rencontres.

Bleuenn Seveno est designer textile, elle est une de ces créatrices en permanente ébullition intellectuelle ; son œil s’attarde toujours, partout, sur ce qui l’entoure. Et ce qui l’entoure, c’est la Bretagne, avec tout ce qu’elle comprend, pas que le vêtement breton, non, ce serait trop réducteur, le motif aussi, la voile de bateau traditionnel, le chapiteau d’un enclos, le bois sculpté d’une cuillère ancienne… elle entend s’en nourrir tout en apportant à son travail une dimension contemporaine, voire intemporelle, parce que Bleuenn a ça en commun avec moi, un goût pour la beauté des choses simples, pour l’élégance qui s’en dégage.

La Bretagne inspire la haute couture

Je connais mal le métier de designer textile. Quant à mes connaissances relatives au vêtement traditionnel breton, elles sont assez limitées.
Bleuenn va m’initier à cette culture, me présenter le travail des créateurs qui s’en inspirent.
Elle évoque Jean-Paul Gauthier, elle me montre des photos de cette fameuse collection dessinée par ce grand nom de la haute-couture ; la maille, la dentelle, le velours, la rayure, la broderie de fil d’or, rien n’est oublié dans ce travail d’orfèvre. Du vêtement traditionnel breton, il a su retranscrire le folklore, l’exubérance des éléments avec des exagérations de volumes ou des contrastes inattendus de matières. Il est comme ça, Jean-Paul Gauthier, il aime ce qui déménage !

“C’est extraordinaire que la Bretagne et le vêtement breton inspirent les plus grands noms , et je ne suis pas étonnée vu la richesse de notre patrimoine !”

Couverture de la revue Ar Men. Le dossier de ce numéro de mars-avril 2016 porte sur l’inspiration de la culture bretonne dans le design. Alors, oui, évidemment, Jean-Paul Gauthier est un sujet incontournable. Mais Bleuenn Seveno y est aussi mentionnée comme une référence de la mode en Bretagne.

Au gré de la conversation, Bleuenn Seveno me montre le travail de Mathias Ouvrard , Nolwenn Faligot, Pascal Jaouen… on regarde ensemble des photos de leurs créations, on s’attarde un peu sur le travail de Val Piriou.
Avec un nom pareil, elle est forcément un peu bretonne ! C’est la “Lady Bigoude” de la haute couture. Val Piriou est assez méconnue en France, alors qu’elle a acquis une notoriété étonnante au Japon, au Royaume-Uni et en Italie. Son travail allie la modernité des techniques (zip, matières élastiques, lycra, etc.) à des références plus traditionnelles qui viennent agrémenter le vêtement de couleurs et motifs bidoudens. Elle fait parfois usage de matières étonnantes comme la dentelle de corde, le raphia et même le plastique.
En savoir + sur Val Piriou

En 2010, Les Champs Libres consacrent une exposition à la créatrice bretonne Val Piriou.

Bleuenn Seveno, reconnue au Musée Départemental Breton

Le développement récent de la collection textile du Musée a désormais pris en compte la création de stylistes inspirés par les modes traditionnelles (Val Piriou, Pascal Jaouen, Bleuenn Seveno, Mathias Ouvrard, etc.)

Source : site web du musée départemental breton
Les planches d’études de Bleuenn Seveno sont exposées au Musée Départemental Breton à Quimper. Ici, photographie de son travail de recherches de fin d’études datant de la fin des années 90.

Dans les coulisses du Musée Départemental Breton à Quimper, il y a de précieuses archives. En voici deux exemples, ils illustrent avec pertinence l’esprit Bleuenn Seveno : une inspiration puisée dans le vêtement traditionnel, avec des recherches de matières, de textures et de formes empruntées au passé qui trouvent un équilibre harmonieux dans la réalité du présent : un vêtement facile à porter, toujours élégant, qui tient compte des exigences d’une vie moderne.

Tunique bustier avec un top en cache-coeur.
© Bleuenn Seveno – Collections du Musée Départemental Breton
Bustier et jupe modulable. La matière et la couleur de la jupe rappellent les voiles des bateaux traditionnels bretons.
© Bleuenn Seveno – Collections du Musée Départemental Breton

Techniques de fabrication

Le patrimoine passe aussi par des choix de techniques de fabrication traditionnelle. En Bretagne, on est bien attaché au made in France, voire carrément au made in BZH. Alors, il existe des manufactures plus ou moins importantes qui travaillent la maille, Bleuenn les connaît toutes : Le Minor à Guidel, Roc’han Maille à Rohan (Morbihan), Real Stamm à la Regrippière (du côté de Nantes). Un marché sur une voie ascendante qui revendique un maintien de l’emploi en local, qui garantit un savoir-faire traditionnel de qualité, qui développe son activité en accord avec ses valeurs de développement durable.
C’est même tellement porteur que E. Leclerc a créé sa propre marque dans l’Ouest, Breizh Mod, pour laquelle Bleuenn travaille depuis sa création, elle a même toute une page sur le site de Breizh Mod qui lui est dédiée !

Ce pull en laine Mérinos est confectionné selon la technique du point de Rome. Il est fabriqué par Real Stamm, tout près de Nantes à La Regrippière. Selon Bleuenn Seveno, la rayure, c’est l’ADN du pull breton. Elle adore la travailler, la réinventer, la détourner. ©Création Bleuenn Seveno pour Breizh Mod, Photographie de Maïwenn Nicolas.

Dans la bibliothèque de Bleuenn Seveno

Voici quelques ouvrages de référence que Bleuenn Seveno a décortiqués de long en large !

Le Costume Breton- R-Y Creston, Editions Tchou
Le Minor-Armel Morgant, Editions Coop Breizh.
Seiz Breur – Editions Locus Solus.
Costumes Bretons – François Hippolyte Lalaisse. Editions Bibliothèque de l’Image

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